Skip links

Appuyer les relations diplomatiques franco-indiennes en organisant un événement autour des communs numériques

Le contexte

L’Inde est très dynamique dans le domaine du numérique. La formation indiennes en matière d’ingénieur développeur est de renommée mondial et le dynamisme en matière de création d’entreprises technologiques est notoire.

Connue pour être le centre mondial des services informatiques, l’Inde constitue aujourd’hui le marché d’internautes le plus convoité par sa taille et son potentiel. Dans un contexte géopolitique de tensions avec le géant numérique chinois voisin, l’Inde cherche la voie de l’autosuffisance.

Le gouvernement Modi, pour qui le numérique constitue un levier en vue de moderniser l’Inde et de lui permettre de rejoindre la catégorie des pays à revenus intermédiaires. a mit l’accent, dès 2015, sur ce domaine au travers du programme Digital India, avec l’objectif de transformer l’Inde en « une société digitale et une économie de la connaissance ».Depuis 1998, la France et l’Inde ont scellé un partenariat stratégique. La relation franco-indienne s’articule particulièrement autour de l’industrie de la défense mais aussi des nouvelles technologies. L’Inde est en effet lancée dans un grand effort de modernisation de ces domaines.

Sur la scène internationale, la France soutient également la candidature de l’Inde à un siège permanent au Conseil de sécurité de l’ONU ainsi que son intégration au Groupe des fournisseurs nucléaires (NSG).

La France se situe au 9e rang des investisseurs étrangers en Inde. Près de 600 filiales françaises employant plus de 250.000 personnes étaient implantées en Inde, parmi lesquelles la quasi-totalité des groupes du CAC40. Les entreprises françaises sont principalement présentes dans le tertiaire, secteur moteur de la croissance du géant démographique d’Asie du sud. Selon le ministère de l’Économie français, l’Hexagone est le premier investisseur européen en Inde en termes de nombre de filiales, le deuxième pour les emplois et le troisième au regard du chiffre d’affaires.

C’est tout naturellement que la France a récemment amplifier ses relations avec le pays Bahrat sur les sujets numériques et notamment en ce qui concerne les communs que nos deux pays étaient en mesure de partager. 

Cette collaboration a franchi un pas décisif grâce à l’organisation de l’événement – dont Numéricité s’est occupé. Intitulé [In]:[Fra]:structures, ce temps fort qui s’est déroulé le vendredi 8 avril 2022, à Paris et à Bangalore, a réuni diplomates, entrepreneurs, décideurs et experts pour échanger sur les communs numériques franco-indiens.

Le challenge

Organiser un événement hybride composés d'interventions plénières et de workshop thématiques avec plus d'une centaine de participants à Paris en présentiel et à Bengalore en distanciel.

Le résultat

La prise en charge de la logistique de l'événement

La réalisation des supports de communication

La programmation, la préparation des contenus et la co-animation des interventions

Le live tweet de l'événement tout au long de la journée

Notre approche

L'événement en quelques mots

Vendredi 8 avril 2022, 100 entrepreneurs et décideurs publics se sont rassemblés à Paris et à Bangalore pour l’événement “[In]:[Fra]:structures”, un workshop franco-indien placé sous le signe de la diplomatie numérique.

Pour la première fois, les locaux du Learning Planet Institute nous ouvraient leurs portes pour cette rencontre professionnelle inédite : une journée de réflexion sur la conception de communs numériques sûrs et innovants, et le rôle que peut jouer la coopération franco-indie[nne en la matière. Nos équipes, co-organisatrices de l’événement, vous racontent la journée et ses temps forts.

Cet événement a réuni plusieurs acteurs majeurs des écosystèmes numériques des deux pays :

  • l’Ambassadeur pour le numérique auprès du ministre des Affaires étrangères Henri Verdier, ancien directeur de la DINUM et grand défenseur des communs numériques ;
  • l’Ambassadeur d’Inde en France et à Monaco, S.E. Jawed Ashraf, en fonction depuis juillet 2020 ;
  • iSPIRT, think tank indien de l’industrie des solutions logicielles indiennes, représenté par Kamya Chandra et Siddharth Shetty ;
  • le Learning Planet Institute, centre de recherches interdisciplinaires, qui s’intéresse notamment aux sciences du vivant, à la recherche en éducation et aux technologies numériques.
  • Open Terms Archive, une startup d’État incubée au MEAE (sous la direction de Matti Schneider) visant à clarifier les modifications apportées aux documents contractuels des grandes plateformes du web.
  • … et les équipes Numéricité : experts du numérique et co-organisateurs de la journée.

Déroulé du début de journée

 9h :

S.E. Jawed Ashraf et François Taddeï (président du Learning Planet Institute), ouvrent le bal. Ils évoquent le fort potentiel du workshop, dont l’objectif principal est de rapprocher les écosystèmes numériques, et initier des collaborations pour établir, in fine, des normes mondiales. Pour ce faire, ils préconisent une mise en commun des pratiques et soulignent l’importance de l’utilisation des données et des solutions logicielles en faveur de l’intérêt général.

9h45 :

Début du panel avec comme modérateur l’Ambassadeur français du numérique Henri Verdier. Pour ce panel, intervenaient :

  • Nandan Nilekani : entrepreneur indien, cofondateur et président non exécutif du conseil d’administration d’Infosys. Il nous a présenté cette multinationale basée en Inde, qui fournit des services de conseil aux entreprises, de technologie, d’ingénierie et d’externalisation.
  • Mike Bracken : ancien directeur exécutif du numérique pour le gouvernement britannique, il est à la tête de Public Digital, une agence de transformation numérique qui œuvre dans les secteurs privés ou publics, nationaux ou internationaux.
  • Michael Flowers : après avoir longtemps travaillé dans les stratégies numériques pour le gouvernement américain au niveau national, régional et local, il accompagne désormais l’État du New Jersey sur les questions d’innovations. Il a notamment évoqué son travail pour l’État de New York durant la pandémie de Covid-19 et sa mission concernant la sécurité et le partage des données épidémiologiques.
  • Laure Lucchesi : directrice d’Etalab à la Direction interministérielle du numérique (DINUM). Elle nous présentait Etalab et la stratégie française en matière d’ouverture et de réutilisation des données publiques.
  • Hela Ghariani : directrice de projets à la Délégation interministérielle du numérique en santé (DNUM), elle a pu apporter son expertise sur le volet “santé” du débat sur la donnée et, plus généralement, sur les dernières évolutions du numérique en santé en France.

Henri Verdier a en outre profité de ce temps d’échange pour insister sur la nécessité de développer des couches d’infrastructures nationales et internationales publiques et ouvertes. Selon lui, c’est en créant ces conditions d’un Internet mutualisé et décentralisé que pourront être développés des services numériques vraiment utiles aux citoyens du monde entier.

10h45 :

Présentation des communs numériques où de nombreux acteurs français et indiens ont présenté leurs projets. L’occasion d’entendre des success stories inspirantes, issues des deux écosystèmes. Siddharth Shetty a par exemple présenté Aadhaar, un commun indien issu d’une initiative privée sous forme d’API ouverte permettant une identification biométrique aisée et mis à disposition des entreprises et du gouvernement. Du côté de l’Hexagone, des projets très divers ont pu être présentés, que ce soit en matière environnementale et nutritionnelle (OpenFoodFacts), d’éducation pour tous (OpenClassrooms), de simplifications des démarches administratives (Démarches Simplifiées) ou encore d’accès au savoir et à la culture (Wikimédia, Pass Culture). Côté Numéricité, notre consultante Mathilde Bras, qui travaille depuis près de 10 ans dans le numérique d’intérêt général, présentait la Ressourcerie. Cette plateforme met en avant les outils numériques développés au sein de l’administration. Cette mutualisation des ressources informatiques (IA, API, documentation) vise à encourager la création de nouveaux projets, favoriser l’innovation tout en facilitant le travail des agents du Ministère du Travail, de l’Emploi et de l’Insertion. Cette volonté de faire commun s’accompagne d’une idée, chère à la Ressourcerie : rendre les innovations numériques, parfois inintelligibles, compréhensibles par tous. Le site de la Ressourcerie est donc doté d’une section “articles”, qui s’enrichit de jour en jour de nouveaux contenus sur une pluralité de thématiques pouvant enrichir le travail des agents.

12h :

Avant de se quitter pour déjeuner, des groupes de travail se sont formés sous l’encadrement de Pierre Pezziardi et Siddarth Shetty. Les groupes étaient répartis par affinités de projets, de thématiques ou de secteur. Leur but : croiser les visions française et indienne des communs numériques, pour poser ensemble les fondations d’une coopération à plus grande échelle en la matière. Les thématiques :

  • Transformer la santé grâce au numérique
  • Transformer l’action avec le numérique
  • Transformer les services par le numérique
  • Transformer les services publics avec les communs numériques
  • Interopérabilité et identité numérique

 

13h30 :

C’est le début des ateliers, au programme : échanges de bonnes pratiques, mise en place de stratégie de développement de projets. Le mot d’ordre est donné : à la fin de la journée, chaque groupe devra présenter des plans d’actions concrets et rapidement activables. Hervé Le Bars, CEO de NumériCité, a pu apporter toute son expertise en matière d’identité numérique lors de l’atelier dédié.  

 

Déroulé de la fin de journée

 16h :

Mise en commun et restitution des travaux. Les groupes nous ont tour à tour présenté les résultats de leurs ateliers, de leurs travaux et les projets à venir. Un bel élan s’est constitué entre les deux communautés pour progresser ensemble sur la voie des communs numériques : ainsi, la plateforme Pix a par exemple proposé de mettre son code source à disposition de ses homologues indiens. D’autres collaborations ont prévu de débuter dès le lundi suivant.

17h30 :

Clap de fin de journée qui s’achève avec un petit mot de François Delattre, Secrétaire Général du Ministère de l’Europe et des Affaires Étrangères. On retiendra notamment une volonté de poursuivre ces échanges et d’y associer d’autres pays, en vue (peut-être) de la création d’une alliance internationale pour les communs numériques. Cette première rencontre inaugure une longue série d’ateliers communs, dont on peut déjà constater le succès ! Une perspective de collaboration solide à laquelle nous serons ravis de participer. Nous remercions encore tous les participants pour ces échanges particulièrement enrichissants !

 

Témoignages

Prochaines étapes

La journée riche en échange s'est achevé avec les discours croisés de clôture de François Delattre, Secrétaire Général du Ministère de l'Europe et des Affaires Étrangères, S.E. Jawed Ashraf, l’Ambassadeur d'Inde en France et à Monaco et Henry Verdier, l’Ambassadeur pour le numérique auprès du ministre des Affaires étrangères ont conjointement annoncé le désir de voir cette événement se transformer en rendez-vous annuel.

fr_FRFR